mardi 8 décembre 2009

Meurtre du Pere Louis Blondel

C'est avec une grande tristesse que je dois vous faire part du décès du Père Louis Blondel, assassiné dans le presbytère de sa paroisse dans la nuit de dimanche a lundi. Je suis désolé de reprendre contact avec vous sur une note si négative, mais telle est notre vie. Le Père Louis, français d'origine, était notre supérieur provincial jusqu'en juin 2009. J'avais vécu avec lui pendant deux ans à Cordis - Orange Farm. Voici comment sa mort s'est passée.
A 3 heure du matin, dans la nuit de dimanche a lundi, trois jeunes garçons se sont introduits dans le presbytère en passant entre les barreaux de sécurité d'une fenêtre. Ils ont immédiatement menacé le Père Guido (75 ans) - réveillé par le bruit - et ont fouillé sa chambre dans l'espoir de trouver de l'argent. Ils n'ont trouvé d'intéressant que 50 rands (environ 4 Euros) et un gsm. Ils ont exigé la clé de la porte d'entrée. C'est ainsi qu'ils ont pu faire entrer un jeune adulte qui, lui, n'avait pas pu passer entre les barreaux. Ils ont demandé qui d'autre habitait dans la maison. C'est à ce moment que le Père Louis (70 ans) est sorti de sa chambre et que l'homme qui venait d'entrer lui a immédiatement tiré une balle, apparemment dans le coeur. Le Père Guido a profité de la confusion pour se réfugier dans la cuisine et en barricader la porte avec le frigo. Il a alors commencer à crier pour alerter les voisins qui se sont dirigés vers la maison. Mais d'autres coups de feu les ont forcés à rebrousser chemin. Les bandits se sont alors enfuis avec deux ordinateurs et le Père Guido a découvert le corps sans vie du Père Louis, gisant dans son sang.
Le mois de décembre est réputé dangereux, car les bandits ont besoin d'argent pour les fêtes de fin d'année. Le fossé entre les riches et les pauvres continue de s'agrandir. L’éducation se dégrade et les parents des townships n’ont que peu de prise sur leurs enfants. C'est le quatrième prêtre catholique qui est assassiné en Afrique du Sud cette année.
J’assiste a une conférence a l’île Maurice jusqu’au 16 décembre, puis je rentre en Afrique du Sud pour quelques jours avant de m’envoler pour la Belgique le 20 décembre, ou je resterai jusque fin janvier. J’aurai sûrement l’occasion de revoir certains d’entre vous.

6 commentaires:

Unknown a dit…

Nous sommes tout bouleversés par cette terrible nouvelle. Toutes nos prières s'envolent vers vous ce samedi. Soyez prudents et prenez soin de vous.
Amitiés de Marip and co.

lucdehan a dit…

Effectivement triste et pénible nouvelle. Je suppose que les auteurs de ces faits resteront impunis et qu'ils n'en ont pas conscience.
Très sincères condoléances.

Unknown a dit…

toutes mes sincères condoléances Rafiki. Je pense bien à vous, courage

Unknown a dit…

Je viens d'apprendre la nouvelle via un ami habitant encore à Johannesbourg. Quelle tristesse, quelle rage aussi... On sait bien que c'est risqué de vivre là, mais on espère toujours que ceux qu'on aime passeront au travers. Le père Louis était un homme carré, ouvert, droit. Penser qu'il a été tué comme ça, froidement,pour fêter Noël, en plus, me remplit de colère et d'un profond désarroi. Je me joins à tous ses amis pour partager ce moment pénible.

Unknown a dit…

Une fin moins prosaïque que celle du film Tsotsi qui pourtant nous avait donné une idée de la violence et des drames auxquels mènent l'absence d'éducation et le désoeuvrement des townships.
Nous pensons bien à toi, ce que tu vis avec tes collègues missionnaires là-bas porte notre foi.
Nous t'embrassons

padre dirk a dit…

Je viens de regarder sur Canvas un reportage concernant la crominalité à Jo'bourg et à Diepsloot, un reportage choquante de Louis Theroux. Cet après-midi, juste avant d'ouvrir mes emails, de recevais de Jean-Marie la nouvelle du meurte de père Louis! Mais quelle affaire! J'ai compris qu'il avait quitté Cordis parce qu'il ne se sentait plus en sécurité là... Je me rappelle très bien le père Louis lors de mon premier passage à ZA. Notre première repas était à Cordis. Je vous envoie les photos par Facebook! Philippe, nous comprenons très bien les tentions que vous tous devez vivre là! Je ne peux que répéter ce que j'ai lu dans les autres commentaires: soyez prudents en nos sincères condoléances. On t' attend à Ostende!