dimanche 22 octobre 2006

Un week-end typique

Bonjour.

Dimanche soir 20 heures. Maureen vient de partir avec mon confrère Ray Fortin, de notre maison d'accueil qui se trouve près de l'aéroport. Elle y restera toute la semaine car nous avons la réunion trimestrielle des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) à partir de demain soir jusque jeudi matin. Ray "se sacrifiera" pour tenir compagnie à Maureen.

Vendredi soir, nous avons visionné la vidéo de "Cry Freedom" (Le cri de la liberté). Ce film sorti en 1996, si je ne me trompe pas, est à l'origine de mon désir d'un jour travailler en Afrique du Sud. C'est l'histoire de l'éditeur d'un journal anglophone libéral d'East London (Sud-est de l'Afrique du Sud). Cet éditeur blanc est amené à rencontrer Steve Biko, le propagandiste du "Black Consciousness Movement" (le mouvement de la conscience noire), supposé redonner à ses frères de race la dignité bafouée par l'Apartheid. Il devient son ami et, après la mort de Biko en prison, se compromet pour faire connaître au monde entier l'injustice flagrante de l'Apartheid. Il decidera finalement de fuir le pays avec sa famille afin de pouvoir éditer son livre, le "Cri de la Liberté". Une histoire poignante de vérité et révoltante. Lorsque j'étais à Londres, j'ai été voir le film 6 fois avant de passer une nuit devant l'ambassade de l'Afrique du Sud (High Commission) en protestation.

Nous avons dû mettre les sous-titres pour pouvoir suivre la vidéo, tellement il y avait du bruit. En effet, il y avait un orage terrible et, en plus, les Hindis célébraient leur fête de Diwali. Celle-ci commémore la victoire de la lumière sur les ténèbres. Pendant environ 10 jours, les gens tirent des feux d'artifice absolument impressionants de leurs jardins. Magnifique! Alors que je vous écris, cela continue. On se croirait en pleine guerre!

Après la vidéo, vers 10 heures du soir, nous sommes partis à une soirée dansante organisée par le mouvement YES (Young Encounter Spirit) pour récolter des sous. Il y avait assez peu de monde, mais ceux qui y étaient s'amusaient énormément. Nous sommes rentrés vers 1 heure du matin. YES est un mouvement chrétien, similaire dans sa pédagogie à "Marriage Encounter" ou plutôt à "Choice" pour ceux qui connaissent. J'ai participé à un weekend YES il y a environ trois mois, et j'ai fait partie de l'équipe d'animation d'un autre weekend à la paroisse de Lenasia organisé pour les jeunes de 12 à 17 ans. C'est un programme très intéressant.

Samedi matin, comme toutes les semaines, rédaction de la lettre de nouvelles et de la page internet de la paroisse (si cela vous intéresse: http://www.stthomaslenz.org), entrecoupée de plusieurs visites de paroissiens et d'interventions des catéchistes et des jeunes qui suivent le catéchisme. En effet, chaque samedi matin, une centaine de jeunes de 6 à 15 ans suivent le catéchisme, chacun dans la classe correspondant à son année. Ceux de plus de 15 ans et qui se préparent à la confirmation ont un horaire convenu par leur groupe. La secrétaire est présente le samedi matin et gère tout ce qui est plus matériel.

La lettre de nouvelles enfin terminée vers 12h30, je peux m'attaquer à mon homélie, sans traîner car à 16h00, j'ai rendez-vous avec un paroissien dans la trentaine qui a demandé à me voir pour se confesser. Il ne l'a plus fait depuis trois ans et a besoin de parler. Cela durera 1/2 heure. A 16h30, confessions dans l'église, mais pas de candidat aujourd'hui à cause d'une pluie battante qui s'est déclarée vers 16h00. L'église est quand même à moitié pleine pour commencer la messe à 17h00. L'évangile raconte l'histoire de Jacques et Jean qui demandent à Jésus de leur réserver les deux meilleures places lorsqu'Il entrera dans sa Gloire! Une bonne page d'évangile qui me permet de faire le point sur la Mission de Jésus d'instaurer le Royaume, mission que nous partageons par notre baptême.

Je retrouve Maureen vers 19h00 et nous regardons une autre vidéo, "Sarafina", un film basé sur un musichall retraçant l'histoire d'une jeune étudiante d'une école de Soweto en 1976, l'année où tant d'écoliers ont été tués par la police au cours d'une manifestation contre l'obligation d'étudier en afrikaans. Très émouvant aussi. Après la vidéo, nous avons admiré, une fois de plus, les tirs de feux d'artifice tout autour de nous, et nous nous sommes couchés vers minuit.

Dimanche matin, 8 heures, messe à Tembalihle, en zoulou, soutou et anglais. L'église se trouve à côté d'un squatter camp (habitat informel) et accueille essentiellement des chrétiens noirs. Il y avait quand même une indienne ce matin. Style très différent de la paroisse de St. Thomas à Lenasia qui est essentiellement (mais pas seulement) indienne. Les chants et les processions diverses sont interminables. J'ai du recourcir la fin de la messe pour pouvoir rejoindre la paroisse de St. Thomas pour la messe de 10 heures. Eglise pleine, car les paroissiens qui ont eu peur de la pluie de la veille s'y retrouvent. Après la messe, réunion avec les parents des enfants qui communieront pour la première fois dans quelques semaines. Après cette réunion, je me prépare rapidement pour donner une petite récollection aux leaders de la branche YES (toute la province + Cape Town, Bloemfontein, etc) qui sont en réunion de planning annuel chez nous. A 15h30, je les rejoins. Le président est un sud-africain de 35 ans d'origine portugaise qui est aussi le président du parti politique DA, rival à l'ANC (parti du président) pour la province de Gauteng. Epoustouflant! Le groupe me demande d'être leur directeur spirituel, ce que j'accepte volontiers car je crois que ce mouvement peut vraiment faire beaucoup de bien aux jeunes.

Fin vers 17h00. Mon confrère Ray Fortin arrive pour emmener Maureen à Edenglen. Je viens de mettre mes fichiers pour les enfants de la première communion en ordre. Il me manque encore quelques certificats de baptême pour que tout soit en ordre.

A propos, je suis maintenant un Officier de l'état civil pour les mariages ainsi que pour les serments. En Belgique, seuls les bourgmestres et les notaires peuvent faire ça, si je ne m'abuse. J'ai quand même du passer un examen assez sérieux et attendre environ trois mois pour que ma lettre de nomination arrive.

Voilà à quoi je passe mes weekends. N'hésitez-pas à me faire un petit coucou en postant un commentaire. C'est facile, rapide... et ça fait plaisir.

Philippe

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